La veste en tweed de Joël Habamungu dénote avec les treillis qui l’entourent. Lui aussi espère en porter un bientôt, une arme à la main, pour défendre sa patrie. Agé de 25 ans, l’idée de s’engager auprès des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) lui trottait depuis quelque temps dans la tête. Il n’attendait qu’un signe. Peut-être était-ce celui du président de la République, Félix Tshisekedi qui, le 3 novembre, appelait les «jeunes qui en ont la vocation à s’enrôler massivement dans nos forces armées» pour se défendre de «l’envahisseur».
Assis devant les portes du commandement de la 34e région militaire du Nord-Kivu, Joël, Olivier, Stanislas, Emmanuel et 200 autres jeunes attendent que leur nom soit appelé. «Je n’avais jamais vu cela, confie le colonel Faustin Ndakala, en charge du recrutement dans la province. A l’heure actuelle, j’en ai sélectionné 3822.» Selon l’état-major, le 21 novembre, près de 20 000 recrutés à travers le pays étaient dispersés dans les cinq centres d’instruction réquisitionnés pour l’occasion.